Former à la créativité

On cherche souvent à développer la créativité des étudiants, mais dans la réalité, que fait-on ?  Voici  deux idées de jeux créatifs collaboratifs pour occuper vos vacances : lâchez-vous !

En cherchant des idées pour former à la créativité, je n’ai pas trouvé grand chose, si ce n’est quelques grandes lignes directrices : changer de point de vue pour voir autrement et profiter des ambiguïtés, initier un défi pour mobiliser les troupes, désactiver le jugement pendant tout le temps de la phase de créativité, …Luc de la Brabandère présente très bien ces différents concepts dans une intervention à l’université du SI. D’un autre côté, Jonah Lehrer rappelle que ce sont les frictions humaines qui font jaillir les étincelles”. Pour développer la créativité, il propose de travailler avec des groupes hétérogènes, dans des locaux flexibles et de favoriser la confrontation.

Maintenant qu’on a ces principes, qu’est-ce qu’on peut faire ?

1 – On peut faire des P@reils !

Les p@reils ont été développés par David Hebert (@dawoud68). Ce sont des associations d’objets (mots ou images mais on pourrait aussi envisager des  sons et vidéos) reliés par une caractéristique commune. Par exemple, pomme / banane / fraise / pêche sont « p@reils fruits » … Le déroulement d’une partie est simple : une personne construit le groupe de p@reils et les autres cherchent le point commun, « p@reils quoi ? ».

L’idée que je propose ici est de créer un arbre à p@reils ou marabout des p@reils. A partir d’un premier p@reil, on cherche à construire le plus de nouveaux p@reils en reprenant des éléments d’un p@reil existant. Cela oblige à regarder les éléments de la série d’origine sous un nouveau regard pour trouver une nouvelle caractéristique commune (pour changer le regard).

L’aspect ludique, naturellement présent dans les p@reils est, je pense, renforcé par la construction du marabout. Un wiki, l’arbre à p@reils, a été ouvert pour que chacun puisse s’y essayer … N’hésitez pas à le parcourir, y participer en apportant vos p@reils. Il n’y a qu’une seule contrainte : votre p@reil doit reprendre au moins deux éléments d’un p@reil existant qui sera son point d’accroche dans l’arbre. Voici la racine de notre arbre :

racine de l’arbre à P@reils

2 – Pourquoi as-tu mis ton smartphone dans le lave-linge ?

Tiens, c’est vrai, ça ! pourquoi ?

Dans son intervention, L. de la Brabandère parle de la bissociation. Selon wikipédia, « il s’agit d’associer ou plutôt de combiner deux idées, deux solutions ou deux univers parfois a priori très étrangers, afin d’en créer un troisième, inédit. » Ce principe est une autre piste pour développer la créativité ? C’est dans cet esprit que je vous propose d’associer deux mondes (l’électroménager et les nouvelles technologies) pour partager ensemble les idées qui nous viennent. Pour vous inspirer, voici une première réflexion que je me suis faites avec présentation de tout le cheminement :

  1. Avec mon smartphone, je vais pouvoir filmer l’essorage de l’intérieur (désactivation du jugement par rapport à l’étanchéité de l’appareil et l’intérêt de la plus-value)
  2. Oui, mais il n’y a pas de lumière, on risque donc de ne rien voir … (confrontation)
  3. C’est pas grave, mon smartphone intègre un éclairage !
  4. Voilà l’idée ! Grâce au smartphone intégré, je peux avoir une source de lumière à l’intérieur de mon lave-linge quand je dois le réparer. (je ne sais pas chez vous, mais chez moi, la réparation doit toujours s’effectuer juste à l’endroit que je n’arrive pas à éclairer avec ma lampe de poche : s’il y avait une ou deux loupiotes bien positionnées dans l’appareil, ça serait génial !!!)

J’ai ouvert un document partagé pour que chacun puisse y partager ses idées…

3 – A quoi vont servir ces expériences ?

Plusieurs questions se posent qui permettent de clarifier le défi que cela représente :

  • Est-ce que cela peut être exploité avec des élèves/étudiants ?
  • Si oui, comment ?
  • Combien de personnes sont intéressées par ce type de  smart-play ? (présenté par Serge Soudoplatoff : le jeu est au centre, l’apprentissage est un effet presque collatéral)
  • Quelle est l’influence du nombre de participants sur le déroulement des jeux ?

Et spécifiquement pour les p@reils :

  • Combien de marabout peut-on construire à partir d’un même départ ?
  • Risque-t-on de tourner en rond (limités par un nombre fini de caractéristiques communes) ?
  • Comment l’instrumenter ? …

L’objectif est aussi de partager des idées d’activités pour développer la créativité, n’hésitez pas à les reprendre avec vos élèves/étudiants.

Passez de bonnes vacances, et prenez le temps d’être créatif !

Publicité

Pour l’année prochaine : portfolio et co-construction …

Depuis cette année, nous organisons plus notre pédagogie  sur une approche par projets ou problèmes (selon les thématiques) afin d’impliquer plus les étudiant et de proposer des activités qui ont du sens (voir ici pour des références sur la motivation). Cette approche doit être soutenue par les enseignants pour aider les étudiants à structurer leurs apprentissages. Nous avons constaté au cours de cette période de ‘découverte’ que les étudiants ont besoin de soutien et de structure dans deux dimensions spécifiques :

– les connaissances
– les méthodes de travail

Autant les connaissances à acquérir sont les mêmes pour tous les étudiants, autant chacun a ses propres méthodes de travail et d’apprentissage. Il nous a donc paru utile de prévoir 2 outils pour répondre à ces 2 besoins :

– une base de connaissances construite collectivement (sans doute sous la forme d’un wiki) où, à tour de rôle, chacun sera responsable de rédiger / relire et corriger / mettre en lien avec l’existant, la (ou les) fiche(s) en lien avec le thème.
– un portfolio, où chacun pourra structurer ses méthodes de travail, avancer dans la définition de ses forces et de ses faiblesses (sans doute à partir d’un blog).

Voici ci-dessous une présentation synthétique de la complémentarité de ces deux dispositifs.

intégration du portfolio et d'une base de connaissances co-construite dans notre pédagogie

Enfin ci-dessous, vous avez les principaux bénéfices que nous comptons en tirer :

Formalisation : de tels outils permettent aux étudiants d’avoir un cadre pour les soutenir dans leurs apprentissages  (organisation, création de liens entre les différentes notions, structuration)
Capitalisation : cette organisation permet de rendre visible la capitalisation des acquis au cours de la formation (aussi bien du point de vue du contenu dans la base de connaissance que pour l’analyse réflexive dans le portfolio),
Anticipation : ces outils permettent à nos étudiants de préparer l’avenir : révision, recherche d’emploi ou de formation ultérieure,
Présentation : Les étudiants devraient ainsi apprendre à présenter correctement des informations ou des réflexions personnelles,
Évaluation : Les différentes productions des étudiants serviront de support pour leur évaluation,
Collaboration : A force de lecture croisées, d’échanges de points de vues et de pratiques, les étudiants devraient mieux travailler en équipe.

Une première analyse théorique étant faite, il reste à mettre en place ces 2 outils d’ici septembre …

Des nouvelles de la collaboration pour la veille

Les espaces de travail du projet de collaboration pour la veille commencent à s’organiser… Les veilleurs animent :

– un wiki où ils structurent les sources d’information à suivre
– un blog en guise de journal de bord

De leur côté, les informaticiens présentent ces informations sur une page personnalisable que nous appellerons ‘univers’ pour reprendre l’appellation netvibes. Voici les liens vers les espaces déjà créés :

– facebook : le wiki, le blog
– communauté de pratique : le wiki, le blog, l’univers
– réseaux sociaux : le wiki, le blog
– twitter : le wiki, le blog, l’univers
– buddy press : le wiki, le blog
– e-réputation : le wiki, le blog

Il reste encore deux sujets qui n’ont pas décollé : e-Portfolio et identité numérique mais ils seront vite ajoutés à la liste.

Toute la difficulté va maintenant résider dans la cohérence entre les sources repérées par les veilleur (présentées dans les wikis) et leur intégration dans le portail : c’est un des aspects de la collaboration. Un autre aspect de cette collaboration qu’il sera intéressant de suivre est de voir si les veilleurs vont demander aux informaticiens d’apporter leur éclairage technique sur le sujet traité et comment cela peut s’organiser.

N’hésitez pas à parcourir ces espaces et à y apporter vos commentaires.

Des wikis en TP : conclusions

Je vous avais présenté ici comment je comptais utiliser un wiki comme support de compte-rendu de TP. Voici que l’expérience touche à sa fin et des conclusions intéressantes apparaissent déjà :

– Le wiki est un outil facile à prendre en main et souple d’utilisation.
– Le wiki est un bon outil pour partager des informations.
– La plus grosse difficulté est venue de la ‘propriété’ des informations : « pour éviter de voir mon travail modifié par les autres, je reste toujours en mode édition sur ma page et je bloque ainsi toutes les autres sauvegardes » (fonctionnement constaté sur wikispaces, peut-être que d’autres outils ne se comportent pas comme cela).

Un recadrage a été nécessaire pour expliquer l’utilisation de l’outil :

– On ne passe en mode édition que pour ajouter, clarifier une information et dès que l’on a fini, on libère le verrouillage d’édition.
– Avant de supprimer du contenu, on commence par négocier sur la page de discussion afin de trouver un compromis qui convienne à tout le monde.

Jusque là, rien de très neuf … Mais du point de vue pédagogique, qu’en est-il de cet outil ? En quoi a-t-il modifié l’enseignement ?

1 – L’attitude des étudiants

Un gros changement s’est ressenti dans l’ambiance du groupe : l’objectif pour l’étudiant n’est plus de faire croire à l’enseignant qu’il a réussi à tout faire tout seul mais plutôt de participer à la construction d’une base de connaissances collective et d’exploiter les apports de chacun. Tous les étudiants ont pu atteindre le but fixé, en constatant que le travail des autres (et leur apport à la base de connaissance) leur a fait gagner du temps.

2 – L’implication des étudiants

Cette expérimentation m’a permis de constater que 2 étudiants ont commencé à travailler sur le TP avant même le début de la première séance. Ils ont reproduit chez eux un environnement comparable pour pouvoir s’y mettre au plus vite. C’est la première fois que je peux ainsi ‘mesurer’ l’enthousiasme des étudiants et leur travail personnel volontaire.

3 – Un pas vers la pédagogie différenciée

Le wiki permet de faire travailler des étudiants sur plusieurs aspects d’un sujet en donnant à chaque étudiant (ou chaque groupe d’étudiants) une responsabilité à la hauteur de ses capacités du moment. Ainsi on pourra demander plus à certains qu’à d’autres sans pour autant minimiser l’importance du travail de chacun : on est dans une répartition du travail juste (ou équitable) mais pas forcément égale et c’est bien accepté par tout le monde.

4 – Quelle activité se prête bien à l’utilisation des wikis ?

Il me semble que le cadre de l’expérimentation était tout à fait adapté : la découverte d’un environnement. Le wiki est à mon avis effectivement facile à mettre en place dès qu’il s’agit de découvrir ou de prendre en main un nouvel outil. C’est dans ce cadre que les étudiants voient le mieux ce qu’ils peuvent apporter au groupe. Cela sous-entend au préalable :

– un découpage de l’activité de découverte en plusieurs parties,
– une répartition des responsabilités des pages du wiki correspondant à chaque partie.

5 – Et l’évaluation ?

Bonne question ! Plusieurs paramètres sont plus ou moins facilement mesurables et peuvent être pris en compte :

– l’implication des étudiants pendant les séances de TP et hors des séances de TP : l’historique donne accès aux dates et heures de toutes les modifications.
– la capacité de l’étudiant à exploiter ou adapter les connaissances contenues dans le wiki
– la qualité des informations posées dans le wiki : aussi bien sur le fond que sur la forme
– la maîtrise de l’outil wiki (utilisation ou non des discussions pour exprimer son point de vue)
– toutes les compétences langagières : grammaire, orthographe, style, …
– la netiquette : citation des sources d’où proviennent les informations présentées dans le wiki.
– maîtrise des langues : si les sources citées sont étrangères
– …

Après, libre à chacun d’évaluer comme il l’entend et de prendre tel ou tel critère dans son évaluation et pas un autre …

Si vous souhaitez avoir une plus grande latitude pour configure votre wiki en restant avec une solution hébergée, wik.is est la solution qu’il vous faut : c’est la version en ligne, gratuite, de mindtouch deki qui est un outil de grande qualité (c’est entre autre l’outil choisi par Mozilla developper, en 15 langues …). En plus, une aide en français est disponible sur aide.wik.is… Si je l’avais connue avant, je l’aurais utilisée …

un wiki comme compte-rendu de TP

Dans le cadre du BTS, nos étudiants doivent découvrir le monde magique des OS libres. Cette année, ils vont travailler sur la distribution Ubuntu 8.04 TLS (version Kubuntu). Un des objectifs de ce module est de leur faire construire un wiki (FLubuntu.wikispaces.com) pour expliquer aux débutants (qu’ils sont) comment se passe l’installation et la configuration de différentes applications : Apache, PHP, MySQL, OpenOffice, Code::Blocks et un client FTP. De plus les étudiants doivent installer une imprimante réseau sur leur poste.

L’organisation du module prévoit que les étudiants travaillent par binôme et que chacun est responsable d’une page du wiki. Chaque binôme installe et configure son application puis (ou en parallèle) rédige un manuel d’installation exhaustif. Les autres binômes peuvent alors utiliser le manuel pour installer à leur tour cette application. En cas de nécessité, ils peuvent modifier la page pour gagner en clarté, précision, orthographe, … A la fin de l’exercice on devrait avoir un guide d’installation adapté à des néophytes qui explique pour chaque application ce qu’il faut faire, pourquoi il faut le faire et comment le faire …

Une telle organisation pédagogique permet de travailler les compétences du référentiel IRIS suivantes :

– C1.1 : rechercher des informations adaptées aux demandes des interlocuteurs
– C1.2 : Structurer des informations adaptées aux interlocuteurs
– C1.3 : Travailler en équipe
– C1.7 : Assister des utilisateurs
– C5.2 : Installer un système d’exploitation
– C5.6 : Installer des applications logicielles
– C6.5 : Mettre en oeuvre des procédures de tests unitaires sur un module logiciel

Il se pose quand même une question : Comment évaluer le travail de chacun ?

J’envisage une évaluation sur plusieurs niveaux :

Avancement dans l’installation : le binôme a réussi à installer et configurer convenablement une, des, les application(s)
Qualité de rédaction, présentation, orthographe, … de la page dont le binôme est responsable
Qualité du contenu de la page : Cette qualité n’est pas à mettre au profit exclusivement du binôme qui en a la responsabilité mais respectivement à tous les binômes qui ont participé à sa rédaction.
– Implication dans la rédaction, des différentes pages du wiki (Ce qui correspond à l’implication dans l’aspect collaboratif du travail)
Assimilation du contenu du wiki : les étudiants doivent maîtriser l’installation et la configuration de tous les applicatifs abordés lors de cette séquence.

En espérant que le résultat réponde à mes attentes …

Publié dans collaboratif, pédagogie, wiki. Étiquettes : , . 1 Comment »
%d blogueurs aiment cette page :