Le Classe-MOOC est fini mais il ne faut pas l’enterrer pour autant. Il y a plusieurs conclusions à en tirer et ce serait dommage de passer à côté, non ? Surtout si vous êtes tentés pour lancer (en l’adaptant si nécessaire) un tel projet chez vous …
Cela fait quelques temps que le Classe-MOOC s’est terminé et je n’ai pas encore pris le temps d’en faire une analyse. La voici enfin !
Tout d’abord, je ne suis plus enseignant avec ces étudiants étant maintenant conseiller pédagogique à la DAFPIC de Dijon pour le réseau des GRETA de Bourgogne. Cela m’a laissé peu de temps pour vivre et suivre ce projet. Voici donc en vrac quelques réflexions et préconisations si cela en intéresse quelques uns …
1 – Le suivi des étudiants
L’observation des étudiants dans leurs démarches de travail est une activité essentielle dans ce type de projet. Cela permet de repérer les points de blocage, les difficultés et les avancées. Cette observation doit se faire à tous les niveaux, que ce soit sur l’utilisation des outils (par exemple en abordant la question des licences et du droit d’utilisation d’un outil ou d’une image) ou de méthodes de travail (organisation, collaboration, négociation, gestion du temps, …)
Cette observation est surtout la base de temps d’analyses de pratiques. Ces phases de relecture permettent de partager les solutions trouvées par les uns et les autres confrontés à la même situation. Il est essentiel de prendre le temps avec les étudiants pour les aider à faire émerger et consolider ces apprentissages ‘informels’ dans notre contexte très formel.
Il est essentiel de développer les compétences en accompagnement des enseignants pour qu’ils puissent être à l’aise pour intervenir dans des situations variées où ils ne sont plus exclusivement les détenteurs du savoir.
2 – Organisation temporelle et collaboration
Le classe-MOOC a été vécu par deux formations dijonnaises, l’une étant déchargée totalement de cours sur la semaine, l’autre ayant un emploi du temps aménagé pour libérer plusieurs plages pour travailler sur ce projet. Comme souvent, ceux qui avaient du temps ont trouvé le projet trop long et les autres trop court (c’est dur de trouver le juste milieu !!!)
Les étudiants se sont regroupés deux fois :
- lors de la première demi-journée, nous leur avons présenté le projet (comme ici) et leur avons proposé de travailler en groupe pour baliser un peu la thématique et les aider à définir leur problématique.
- lors de la dernière demi-journée, une synthèse a été réalisée permettant à plusieurs groupes (élus par les étudiants) de présenter leur travail et à une professionnelle de présenter son travail.
Il est ressorti du questionnaire proposé aux étudiants qu’ils étaient frustrés et attendaient plus de collaboration entre les formations.
C’est encore une fois le rappel que la collaboration n’est pas spontanée et qu’il faut l’initier, la soutenir et l’entretenir … les outils ont beau être présents et faciles d’utilisation, il manque la prise d’initiative et de décision. Cela rejoint ce que dit G. Le Boterf sur la compétence :
« Je fais confiance à un professionnel, je le reconnais comme compétent s’il sait prendre des décisions pertinentes dans les situations qu’il doit traiter. »
Ce constat est intéressant, il met en relief un objectif ‘possible’ pour ces formations : développer l’esprit d’initiative. Encore faut-il que les équipes enseignantes s’en emparent …
3 -La qualité du travail d’équipe
La production finale dépend beaucoup de qualité de la problématique proposée par les étudiants. Ce point avait déjà été relevé il y a deux ans mais s’est présenté de façon encore plus flagrante cette année. Il est donc essentiel que l’équipe enseignante soit exigeante à ce niveau, c’est un service qu’elle rendra aux étudiants ! Cela nécessite un esprit critique et une qualité de communication et d’accompagnement de l’équipe enseignante…
4 – L’intervention d’une professionnelle
Agnès Thouvenot a eu la gentillesse de bien vouloir participer à cette journée de clôture. Elle nous a présenté son cheminement par rapport aux données ouvertes et leur utilisation dans son métier de journaliste. Elle a bien fait ressortir son besoin de formation et l’organisation qui s’est mise en place avec d’autres journalistes pour se soutenir dans cette démarche et avancer ensemble (c’est le début d’une communauté !) . De plus, elle a présenté avec simplicité à quel point le formalisme informatique était un point de blocage pour elle. Cette ‘confession’ devrait être payante puisqu’une collaboration devrait s’organiser entre A. Thouvenot et les étudiants informaticiens pour qu’ils réalisent des modes d’emplois et tutoriels sur une liste d’outils choisis.
Conclusion
Un tel projet nécessite un investissement fort de l’équipe enseignante, aussi bien par le temps consacré que par les compétences mises en œuvre. Ce projet a été l’occasion de mettre en avant quelques une de ces compétences si importantes pour un enseignant (accompagnement, esprit critique, esprit d’initiative, réactivité, analyse réflexive) qui cherche à développer des compétences durables chez ses étudiants ou élèves.
En fait, ce projet permet de voir que ce sont les mêmes compétences que doivent développer les enseignants et les élèves, les uns accompagnant les autres … et réciproquement !
Crédit photo : jumptoconclusion CC-BY htomren
11 octobre 2013 à 7:53
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11 octobre 2013 à 7:58
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12 octobre 2013 à 8:02
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13 octobre 2013 à 1:12
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14 octobre 2013 à 5:12
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26 janvier 2023 à 4:19
[…] Qu’ai-je appris du classe-MOOC ? […]