Marre des exposés rébarbatifs !

Vous en avez marre des exposés rébarbatifs et mal construits de vos étudiants ? Vous doutez de la plus-value qu’ils apportent réellement ? Voici quelques pistes pour faire évoluer leurs pratiques … mais surtout les vôtres !

Entranced CC BY-NC-SA drewleavy

1 – Expliciter l’attente

Présenter clairement aux élèves/étudiants le résultat attendu. Dans un premier temps, cela peut se faire en étudiant une présentation existante, soit une production d’étudiant lors d’une année passée, soit une  conférence de qualité professionnelle, par exemple TED (en anglais ou en Français à TEDxParis par exemple).

Ensuite, il paraît essentiel de présenter les critères d’évaluation et les objectifs visés, tant au niveau des compétences que des connaissances.  L’utilisation d’une grille ‘critériée’ peut être pertinente : cela permet de préciser le niveau d’exigences attendu ainsi que des niveaux intermédiaires et l’évaluation correspondante. Garder en mémoire que rien n’est intuitif, personne ne peut deviner ce qui vous paraît essentiel dans le travail demandé. Pour s’assurer que tout le monde a bien assimilé la grille, vous pouvez leur demander d’évaluer une conférence enregistrée et analyser ensemble les résultats.

2 – Soutenir le travail pendant toute la durée

L’exposé est la production finale de toute une série d’activités qui se succèdent et se répondent. Il est important, d’un point de vue méthodologique, de présenter la logique de la démarche. Il faut mettre en relief les différentes étapes et leurs articulations. De même, il est essentiel de creuser le contenu : l’enseignant doit questionner / interpeler pour aider les apprenants à repérer les zones d’ombre et les approfondir. C’est par cette approche, à la fois méthodologique et disciplinaire, que l’enseignant peut aider les étudiants à apprendre et à transposer les apprentissages.

3 – Travailler le support de présentation

‘Naturellement’, les étudiants vont chercher à préparer un diaporama. Là encore, aidez-les en leur donnant les conseils élémentaires pour éviter les boulettes. Vous pouvez trouver sur internet des ressources sympa à ce sujet, j’ai personnellement un faible pour la vidéo ci-dessous (c’est en anglais et plein d’humour : un super outil de travail) !

Vous pouvez aussi prévoir un autre support ! Par exemple un seul schéma, synthèse du travail réalisé, que les étudiants doivent présenter et expliquer : cela permet de développer l’esprit de synthèse en précisant non seulement les éléments clés, mais aussi les relations qui résident entre ces éléments.

4 – Peut-on envisager une autre forme que l’exposé ?

Deux pistes me semblent intéressantes : l’article de blog et la vidéo. Ces deux formats sont numériques et donc faciles à publier. C’est ainsi une bonne occasion de partager le travail des étudiants avec un public beaucoup plus large que la classe, ce qui est un atout pertinent pour motiver les étudiants à réaliser une production de qualité. Diversifier la production attendue me semble important pour soutenir la motivation des étudiants : c’est une autre façon d’intégrer de la variété dans nos formations. De plus, cela permet de garder une trace de la production et d’évaluer la progression de chacun dans la durée. Enfin, cela permet aussi à chacun de relire/revoir les productions, à tête reposée.

5 – Et pour inciter le public à s’impliquer ?

L’auditoire (ou le lectorat, selon la forme) doit effectivement se sentir impliqué dans cet exercice.  Plusieurs idées sont possibles :

  • L’évaluation par les pairs est  simple et efficace : tous les membres de la classe ont un exemplaire de la grille et évaluent la production. Il peut en découler une note qui affectera la note finale du présentateur.
  • On peut aussi demander aux lecteurs d’un article ou spectateurs d’une vidéo de commenter/évaluer/critiquer (de façon constructive) les différentes productions. Peut-être faut-il modérer ces commentaires à priori pour éviter de publier des critiques trop sévères.
  • Lors d‘une semaine banalisée, nous avions demandé à chaque groupe de proposer un questionnaire à la fin de leur présentation pour évaluer les informations qui étaient retenues.

Conclusion

Présenter des informations ne s’improvise pas : on ne peut pas en vouloir aux étudiants de ne pas savoir le faire du premier coup, mais c’est notre rôle de les y former. Cela nécessite donc d’expliciter ce que l’on attend d’eux, de les soutenir tout au long du travail, et en particulier au moment de la construction de la présentation. Enfin, soyons dynamique ! C’est par notre créativité et notre enthousiasme que nous pouvons motiver les étudiants : n’ayons pas peur d’innover !

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