Une définition pour l’organisation du travail en équipe

Plusieurs solutions sont possibles pour organiser le travail en équipe. Comment présenter simplement ces différentes organisations possibles en ayant une approche imagée ? Non !  je ne vais pas rédiger une définition pour expliquer les organisations possibles d’une équipe mais plutôt m’appuyer sur un exercice de définition en groupe pour analyser l’organisation choisie et étudier d’autres organisations possibles.

Exemple de cadavre exquis graphique CC-by-sa Ozten

Pour la présentation d’un atelier au colloque Promosciences, je cherchais des images explicites pour illustrer les notions que je présentais. Entre autre, je souhaitais présenter différentes organisations possibles pour un groupe de travail en essayant de voir dans quel cas une organisation pouvait être pertinente. Après une présentation rapide sur « Apprendre à collaborer », j’ai demandé aux participants de définir, en groupe de  4 à 5 personnes, le terme « protocole » (parce que c’est un exercice que j’avais déjà demandé à nos étudiants de BTS).

1 – La collaboration

Tous les groupes se sont mis dans une attitude collaborative (ce qui n’a rien d’étonnant, vu que je n’avais parlé que de ça pendant la demi -heure précédente) qui s’est avérée très riche : les définitions produites étaient pertinentes. Cela permettait de présenter quelques points important sur la collaboration :

• La collaboration est adaptée pour des activités de créativité ou construction de connaissance, même si les participants ne sont pas experts du domaine.
• Chacun a une place légitime dans la collaboration, à partir du moment où il s’implique.
• La phase de collaboration est réussie à partir du moment où l’on arrive à un compromis qui satisfait tous les membres.

Dans un deuxième temps, j’ai proposé d’autres organisations qui auraient pu être envisagées. Certaines peuvent paraître aberrante dans le cadre de l’élaboration d’une définition mais elles correspondent toutes à des modes de fonctionnement du quotidien…

2 – Chacun rédige une définition et on vote

Cela correspond à un travail en concurrence pour rechercher la meilleur des alternatives à un problème. Cela peut se présenter dans une entreprise pour choisir un logiciel par exemple : on teste les différentes solutions du marché puis on compare. Dans le cadre d’une formation, on peut envisager lors d’un projet que deux étudiants ne soient pas d’accord sur la solution pour résoudre un problème. On peut leur proposer de creuser chacun sa solution et de faire le point au bout d’un certain temps. Nous sommes alors dans une démarche concurrentielle.

3 – On vote, et il rédige la définition

Ça n’est plus du tout de la collaboration ! Effectivement, cela s’appelle la répartition du travail. C’est un autre mode de fonctionnement ! Combien de fois, à la fin d’une réunion tombe la question fatidique : « Qui s’en occupe ? » et la seule personne qui est sûre de ne pas s’en occuper est celle qui a posé la question, puisque c’est le chef d’équipe … Dans nos formations, ce mode de travail coopératif s’adapte bien aux projets, avec une répartition des tâches et des responsabilités. Mais si on veut aller plus loin dans le mode projet, une fois que l’on a défini les tâches de chacun …

4 – On fait un cadavre exquis

Vous savez, le jeu des surréalistes. Vous imaginez le résultat ! Et pourtant, si l’on se place dans le mode projet, cela correspond à un projet où l’on n’a aucune visibilité sur que ce font les autres membres de l’équipe. On imagine bien que le résultat a peu de chances d’être crédible, sauf si une autorité supérieure contrôle tout et que personne n’a de marge d’initiative. Cela correspond à la fabrication des billets de banque (peut-être est-ce une légende, mais j’aime bien quand même) où personne ne sait ce qui se passe avant ni après lui dans le process de fabrication global.

5 – On peut alors dérouler un peu notre cadavre exquis

Effectivement, plus on déroule notre cadavre exquis, plus grande est notre visibilité sur le process dans son ensemble et plus il est facile d’y trouver sa place et de s’intégrer dans l’équipe. Cet exemple absurde me semble pourtant parlant pour expliquer l’importance de la communication entre les membres d’une équipe et même de collaboration pour définir les interfaces entre les différentes parties du produit fini.

Cet exemple m’a permis de mettre en avant trois modes de fonctionnement d’équipe : la collaboration, la concurrence (encadrée et positive) et la coopération (les 3 co-). L’essentiel étant d’avoir conscience de ces différentes organisations et de savoir passer de l’une à l’autre pour s’adapter à la situation.

Si vous voulez réagir, apporter votre témoignage ou proposer une autre organisation, il vous reste un dernier co- : le commentaire !